SNUS et Nicotines Pouches
que dit la science ?

Venus tout droit des pays nordiques, le snus et sa version sans tabac, les nicotines pouches, rencontrent de plus en plus de succès. Quels sont leurs effets sur la santé ? On fait le point sur les études scientifiques.

Le snus, une nocivité bien plus faible que celle de la cigarette 

Le snus est un produit traditionnel scandinave à base de tabac, qui se place entre la gencive et la lèvre. Il est principalement consommé en Suède et en Norvège, où il a permis à de très nombreux fumeurs d’arrêter la cigarette. Dans ces pays, le nombre de fumeurs est en effet très inférieur à la moyenne européenne. En Suède, il y a actuellement moins de 5% de fumeurs quotidiens, ce qui pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est considéré comme une éradication du tabagisme. C’est aussi le pays qui au monde où il y a le moins de cancers du poumon ou de la sphère oro-pharyngée.

Les conséquences néfastes du tabagisme sont principalement dues au processus de combustion… La combustion d’une cigarette produit du goudron (agents cancérigènes), du monoxyde de carbone (cause de maladies cardiovasculaires), des particules fines solides (une cause de maladies pulmonaires et cardiovasculaires) et des gaz oxydants (une cause de stress oxydatif). Puisqu’il se suce et ne se fume pas, le snus traditionnel est beaucoup moins dangereux qu’une cigarette. 

En Suède, il y a actuellement moins de 5% de fumeurs quotidiens, ce qui pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est considéré comme une éradication du tabagisme.

Les sachets nicotinés, les dangers du tabac en moins

Récemment, une variante au snus est apparue sur le marché. Elle est appelée sachets nicotinés (nicotine pouches) ou snus blanc (white snus) et se consomme exactement comme le snus. C’est sa composition qui diffère : il n’y a pas de tabac, mais de la poudre faite à partir de nicotine de grade pharmaceutique (comme dans les liquides à vapoter), de fibres végétales et d’arômes. 

Selon le Pr Neal Benowitz (Cardiologue et Pr de Médecine à l’Université de San Francisco), il existe un continuum de réduction des risques qui peut se décrire ainsi : le plus dangereux sont les formes combustibles (dont la cigarette), viennent ensuite le tabac chauffé, la cigarette électronique (ou vape), le snus, les sachets nicotinés, et enfin les substituts nicotiniques. (présentation faite lors du E-cigarette Summit de Washington en mai 2022).

Réhabiliter la nicotine

La nicotine n’est pas cancérigène et n’est pas un facteur de risque important pour les maladies cardiovasculaires (Benowitz 2016). Cependant, la consommation de nicotine a été diabolisée depuis des décennies. Dans de nombreuses campagnes de lutte antitabac, la nicotine est présentée comme la coupable, alors que c’est en fait la fumée qui tue. Par conséquent, les fumeurs, mais aussi les non-fumeurs, et certains professionnels de santé considèrent, à tort, que l’usage de la nicotine pure est nocif. Cela explique également pourquoi les fumeurs ont tendance à utiliser les substituts nicotiniques (patchs, gomme à mâcher...) à faible dose et pas suffisamment longtemps pour obtenir une pleine efficacité dans une tentative d'arrêt du tabac.